VBMR léger : la vraie victoire connue d'ici Noël

Il ne s'en cachait pas : Emmanuel Levacher, le patron de Renaut Trucks Defense, qualifiait le
programme de VBMR léger d'éminemment "stratégique" pour sa société. Ce qui lui aurait, au final, permis aussi de remporter une maîtrise d'oeuvre sur un gros véhicule de l'armée française, là où les entités du groupe (RTD, Acmat) sont restées, jusqu'à maintenant, sur des volumes et des tailles plus réduites (VLRA, VBL, PLFS, VLFS, le seul contre-exemple étant la Sagaie).
Seulement, RTD vient d'être notifié qu'il avait perdu cette compétition, au profit de Nexter. Les grains de sable s'écoulent donc jusqu'à un terme de 16 jours, qui permet de contester cette décision au tribunal administratif.
D'ici là, l'expression des protagonistes, DGA et ministère compris, devrait être minimale.
Mais, par delà les qualités intrinsèques des deux solutions techniques (mal connues pour l'instant), on peut discerner plusieurs réalités du moment, qui ont sûrement eu leur importance dans la détermination du choix.
RTD paie sans doute clairement les errements de son actionnaire, Volvo. Paris n'a pas apprécié, clairement, de se voir balader par un fabricant de camions, fut-il suédois, qui avait promis de céder sa filiale française. Une affaire qui aurait permis d'enfin concentrer l'armement français.
Certes, et un communiqué photo-légende de RTD, sans doute fruit du hasard, le rappelait il y a quelques jours, le président français a croisé le président de Volvo, il y a peu, à Göteborg. Mais une photo ne suffit pas à gagner des appels d'offres. On peut même dire que la diffusion de cette photo a contribué à en rajouter dans les rapports complexes du moment. Comme si une photo devait influer sur une décision qui avait en fait déjà été prise avant que la photo ne soit prise.
Autre dossier, douloureux, la gestion du programme PLFS, particulièrement inquiétant. DGA et RTD, qui ne se hasardent pas à communiquer sur ce sujet cuisant qui en fait les étrille tous les deux, se renvoient en quelque sorte la balle. Un article du Canard Enchaîné, qui était attendu depuis plusieurs semaines au ministère, est paru hier pour donner une forme de rayonnement supplémentaire à ce dossier insoluble.
Dans un contexte pareil, même avec un excellent véhicule, il était difficile de gagner.
Une fois les offres des uns et des autres connues, on pourra... enfin en juger.

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