jeudi 7 septembre 2017

Comme une opération militaire... avec ses carences

Même s'il n'y a pas le moindre ennemi à neutraliser à Saint-Martin et à Saint Barth', pour les armées,
c'est une véritable opération militaire qui a commencé dès lundi avec l'envoi des premiers moyens militaires de l'armée de l'air et le préchauffage des frégates de la marine.
Si l'état-major des armées va garder un oeil sur cette zone avec la composante théâtre national (TN) de son centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), alimenté par les états-majors opérationnels (EMO) des trois armées, une bonne partie de l'effort de coordination des moyens sera local, assuré par le patron des forces armées aux Antilles, le contre-amiral René-Jean-Crignola.
Son état-major est néanmoins taillé au plus juste, à la mesure des moyens régionaux, qui ont été réduits ces dernières années.
Un B2M (ou la batellerie d'un BPC, comme un CTM ou un EDAR) aurait été parfaitement adapté dans un tel contexte, sans installation portuaire : le travail dans une zone dégradée par une tempête fait précisément partie de leur cahier des charges. Seulement, le B2M des Antilles n'est pas encore fabriqué...
Faute de savoir totalement la réalité des dégâts humains et matériels, on ignore à quel point la métropole devra aider Saint Martin et Saint Barth' et si des moyens bien plus lourds ne seront pas nécessaires. Actuellement un BPC, le Dixmude, opère dans le golfe de Guinée, en Corymbe. Il est particulièrement adapté car il détient une batellerie qui a servi à des exercices... et un drone Camcopter, en plus d'une Alouette III. Il pourrait même repartir avec... les deux Puma qu'il vient d'amener en Côte d'Ivoire. Deux autres BPC sont à quai, à Toulon. L'un deux doit terminer un programme d'entraînement relatif à la qualification pour la prochaine NRF.
Il faut rappeler qu'un BPC peut aussi servir de base à des hélicoptères, avec une grosse réserve en carburant, mais il détient aussi un hélicoptère à bord.
Un BPC partant de métropole serait aussi capable d'amener des moyens de génie nécessaires pour le déblayages de la piste d'aéroport, mais aussi des installations portuaires, tout en amenant dans ses flancs des groupes électrogènes et du matériel en plus grand nombre que par les airs. Ce serait donc aussi le cas pour des hélicoptères qui semblent, d'ores et déjà, la clé du début du retour à la vie dans les deux îles (un TCD, le Sirocco, avait été mobilisé lors d'une précédente crise humanitaire en Haïti).
Avec la venue annoncée du chef de l'état sur place dans les jours qui viennent, on imagine que les armées n'en resteront pas à leur contribution actuelle.

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