dimanche 24 septembre 2017

Chammal, quels risques ?

Même si la Défense n'en a jamais fait des tonnes sur la présence de ses troupes au sol, elles sont là
depuis le début de l'opération (elles avaient même été là avant pour certaines). Depuis trois ans. Pour ceux qui le découvriraient encore, retrouver de vieux numéros de Paris Match (deux reportages) ou de RAIDS. Dans une des guerres les plus dures qu'a connu cette zone depuis bien longtemps, les Français étaient restés relativement préservés jusqu'à maintenant, comparé à leur niveau d'engagement, très élevé, directement derrière celui des Américains.
Les forces spéciales, qui ont un niveau de coopération historique avec les FS américaines -notamment sur ce théâtre- avaient connu de nombreux blessés, mais n'avaient jusqu'à maintenant perdu aucun des leurs, contrairement à l'Afghanistan (11 morts en 11 ans de conflit, mais plusieurs dizaines de blessés), ou au Sahel (six morts sur 8 années d'opérations, et là aussi, plusieurs dizaines de blessés). Il faut mesurer que ces commandos, isolés mais localisés par une partie de la coalition, font face évidemment à Daech, mais aussi au risque toujours possible de tir fratricide. De plus, dans certaines zones, on le sait, les forces syriennes, russes, et même turques portent aussi le feu sur des groupes qui peuvent être soutenus par les forces spéciales occidentales. A ce stade, Paris n'a pas souhaité détailler les conditions de la mort de son sous-officier "afin de ne pas alimenter la propagande de Daech" et n'évoque pas d'autre responsabilité que celle de l'armée terroriste.
Les aviateurs, de leur côté, avaient intégré le risque d'éjection dans cette zone, et le risque de justice expéditive intervenue sur un pilote de F-16 jordanien.
Les artilleurs de la TF Wagram ont eu à faire face au risque de piégeage des sites de tir, lors de leurs sorties des FOB d'où ils opératient, et évidemment, toujours, le risque de tir indirect. Même les formateurs de Bagdad étaient soumis à un risque d'attaque venu de l'autre côté de la cloture. Ils disposent donc d'une imposante (rapporté à leur format) force protection française... bien qu'ils soient dans un camp présenté comme sécurisé. Et alors même que ces instructeurs sont eux-même militaires, donc à même de se défendre.
Enfin, la base aérienne projetée (BAP) de Jordanie reste une des structures françaises les mieux sécurisées de la zone. Là aussi un imposant détachement de force protection assure la protection intérieure, et la coopération sur la sécurité avec les autorités locales est totale. Irak et Syrie étant, il est vrai, assez proches.

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