mercredi 28 octobre 2015

Le SMV à l'épreuve du besoin réel

François Hollande sera confronté demain à quelques uns des jeunes -soigneusement choisis- qu'il a
attiré à Montigny-les-Metz, dans le premier centre du service militaire volontaire (SMV).
On le sait, comme le service militaire adapté, ce service n'a de militaire que le nom, l'encadrement et la tutelle. C'est la Défense qui finance les deux ans d'expérimentation, avec une enveloppe de 40 MEUR, soit 10 VBCI ou un tiers d'A400M.
Le président avait évoqué ce SMV au lendemain des attentats de janvier. Le système était lancé un mois plus tard, et une mission confié à l'ancien patron du CFT, le général Clément-Bollée.
C'est un autre cavalier, le général Pillet, qui a été chargé de le mette sur orbite.
Demain, François Hollande croisera une centaine de jeunes. Le système doit commencer à en former 300 en 2015, et 700 en 2016. 100 militaires les encadrent déjà, et ils seront 250 en croisière.
10 des 40 postes de réservistes sont déjà pourvus. Le chef adjoint de centre est systématiquement réserviste.
Le SMV dit ne pas avoir eu de mal à trouver les dossiers (250 dossiers pour les 100 premiers postes), qui lui ont été apportés à 89% par les missions locales pour l'emploi, chiffre qui tombe à 75% parmi ceux qui ont été retenus. Des citoyens français, âgés de 18 ans à 25 ans, et au chômage.
Le SMV doit leur servir de tremplin social, pour mieux se former, emmagasiner des recettes pour mieux se vendre sur le marché de l'emploi, mais les débouchés ne sont pas garantis, c'est là où le système pêche pour l'instant.
Seuls trois groupes, la SNCF (pour 50 postes), PSA (10) et Eurodisney (30) sont sur les rangs.
Le SMV doit produire des qualifiés dans les métiers de bouche, d'entretien des espaces verts, ou encore dans la sécurité et la logistique (cariste). Les formations professionnelles seront suivies dans des centres de formation civils, ou, pour le bâtiment, à l'école supérieure du génie d'Angers.
Il va aussi produire des adjoints moniteurs : des jeunes ayant déjà une qualification technique, et qui seront une part intégrante du système de formation. Ils pourront ainsi faire état de cette première expérience d'encadrement.
Les seules garanties sont le couvert, le toit et le blanchissage, avec une solde de 313 EUR et une carte de réduction SNCF militaire. Des stagiaires pourront aussi passer le permis militaire, qui, accompagné de kilomètres, peut se transformer en permis de conduire civil.
Le prochain centre doit ouvrir le 3 novembre à Brétigny (sur l'ancienne base aérienne), et le 13 janvier à La Rochelle.