jeudi 12 février 2015

L’Egypte, un vieux client

Alors qu’on se rapproche d’une signature formelle de contrat d’export du Rafale en Egypte avec une
FREMM (1), quelques petits rappels. Dans les années 80, Dassault Aviation exportait déjà son Mirage 2000 en Egypte, avant de signer avec un autre… vieux client, l’Inde (qui fut la première force aérienne étrangère à acheter des chasseurs à la société après-guerre).
On peut bien parler de vieux client, car l’Egypte avait aussi acheté des Alpha Jet MS2 (une quinzaine seraient encore en service). En 1973, l’Arabie Saoudite acquérait aussi pour l’Egypte 66 Mirage 5, une version taillée pour l’export, qui devait initialement équiper Israël avant que les 50 appareils ne soient placés sous embargo, et introduits dans l’armée de l’air.
Rappelons aussi que l’Egypte, qui se présenta longtemps comme non alignée, avant de glisser vers le monde occidental, possède de fait une flotte assez bigarrée de provenance soviétique avec une cinquantaine de MiG-21, une centaine de zincs chinois (F6 et F7), ainsi qu’une quinzaine de Mirage 2000 sur la vingtaine vendue et plus de 70 Mirage 5 qui ont été modernisés par Sagem en son temps. En outre, l’Egypte aligne plus de 160 F-16, ce qui en fait un des parcs les mieux dotés avec Israel et la Turquie. L’armée de l’air locale détiendrait aussi encore une trentaine de F-4E.
Le package Rafale/FREMM est estimé à au moins cinq milliards d'euros (2) : les ventes d'armement françaises auraient déjà représenté 8 milliards en 2014, selon les esitmations du DGA, ce lundi. 2015 pourrait être bien au-delà de ce chiffre, avec d'autres gros contrats en négociation pour des Rafale (Inde, Qatar), en Arabie Saoudite (patrouilleurs), et en Pologne (défense sol-air, sous-marins, hélicoptères).

(1) Jean-Yves Le Drian est envoyé ce lundi signer l'accord entre les deux états. Le choix par le président d'un ministre qui a mouillé la chemise n'est évidemment pas anodin. Une victoire de méthode pour le ministre breton, qui s'est avérée payante.
(2) les Egyptiens ont aussi acquis l'an dernier des OPV chez Kership et des véhicules blindés chez RTP : on peut donc parler d'un vrai engouement égyptien pour la France et ses produits, alors que les autorités américaines ont tourné le dos au régime Al-Sissi il y a deux ans, refusant de leur livrer des armes.