mardi 25 novembre 2014

Des blindés contre un Mistral russe

Les arguments des Polonais ont été entendus. Si ces derniers savent bien que les Mistral seront livrés, à un
moment ou un autre à la Russie, ils souhaitaient être tenus au courant, et demandaient depuis plusieurs mois à ce que la France déploie des Leclerc sur leur sol, car c'était pour eux un signal clair envoyé à la Russie (1).
Pour sa 16e rencontre avec un ministre de la défense polonais (aujourd'hui à Varsovie), Jean-Yves Le Drian a tenu son homologue au courant des dernières tribulations de ces navires (2), qui restent pour l'instant en France, a confirmé l'Elysée, ce midi.
Il a aussi promis l'arrivée, dans les "semaines à venir", des "blindés" (dont le type n'a pas été précisé) qui viendront "s'entraîner" sur le sol polonais. Tout en rappelant l'effort "déjà substantiel" fourni par la France en Pologne.
On le voir, tous les mots sont pesés et ont manifestement toute leur importance.
Les Français ne perdent pas la face pour l'instant -les Mistral restent retenus à Saint-Nazaire- et le gouvernement polonais non plus, vis-à-vis de son opinion publique, devant laquelle il doit se représenter, l'an prochain, pour des élections.
Le compte rendu officiel fait par le ministre n'évoque pas une seule fois l'appel d'offres pour 70 hélicoptères (pour une valeur de trois milliards de dollars, soit plus de deux fois la valeur du contrat Mistral), qui doit théoriquement se terminer à la fin du mois. L'offre française, incarnée par le Caracal d'Airbus Helicopters, est manifestement la plus compétitive.


(1) Les Polonais apprécieraient aussi un AMX30B2 pour leurs musée des blindés. Si quelqu'un peut faire quelque chose...
(2) l'Elysée a sorti la nouvelle avant que les deux ministres ne se parlent.