vendredi 19 septembre 2014

Never say never again

Arrivé en 2012 avec une idée claire de désengager la France des grosses missions (Afghanistan en
tête, mais aussi en Afrique), François Hollande a en fait, multiplié les opérations au fil des mois, tout en réduisant l'empreinte des forces stationnées à l'étranger et en continuant la fonte de l'outil de défense français.
La plupart de ces opérations nouvelles n'ont pas été conduites en coalition, ce qui a contribué à assécher l'outil de défense français, déjà rincé par les opérations en Afghanistan. Et le contribuable français a été le seul à cotiser, du fait d'une absence de mutualisation.
Voici la liste des opérations non récurrentes, préparées ou lancées effectivement depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, une véritable sur-activité sur le plan militaire qui en a aussi sur le plan budgétaire, avec des surcoûts opex restés très élevés, et une usure supplémentaire du matériel et des personnels :
. mise en place d'un hôpital militaire en Jordanie (août 2012).
. lancement de l'opération Serval au Mali (depuis janvier 2013).
. tentative de libération de l'otage Denis Allex (janvier 2013) en Somalie.
. projet de frappes sur la Syrie (août 2013) arrêté au dernier moment faute de soutien des anglo-saxons, renforcement de la vigilance de la marine en Méditerranée orientale.
. opération Sangaris en Centrafrique (depuis décembre 2013) dont la durée ne doit alors être que de quelques mois.
. déploiement de chasseurs en Pologne (avril 2014) et d'Awacs, ainsi que de navires en mer Baltique et mer Noire.
En l'espace de quelques jours de septembre, la France accentue encore cette tendance, en s'engageant sur pas moins de quatre théâtres nouveaux, ou à la périphérie de théâtres déjà ouverts :
 . opérations en Irak depuis la base des EAU,
. mise en place d'un hôpital militaire en Guinée,
. projet avancé de déploiement de drones tactiques en Ukraine,
. projet d'actions en Libye. La France cherche des partenaires régionaux (notamment l'Egypte et des pays du Golfe) pour ne pas avoir à y aller seule.
Chez les parlementaires, dont un des métiers consiste à voter des budgets, certains ne cachent plus leur irritation de voir ces opérations se multiplier, alors que l'enveloppe de la défense fait l'objet d'une défense insuffisance de la part de celui qui déclenche ces nouvelles missions.
Avec des pouvoirs de contrôle étendus (comme Bercy l'a découvert cet été), les parlementaires pourraient bien se révéler plus actifs, cette année, dans l'exercice de leurs prérogatives. Alors que 2015 est d'ores et déjà prévue comme la pire des annuités budgétaires de la LPM.