mercredi 24 avril 2013

Des urgences opérations qui arrivent après la guerre (billet d'humeur)

Les circuits ont beau être fluides une fois la mention "urgences opérations" inscrite sur le dossier, les
choses ne vont pas assez vite pour la réalité du terrain, qui doit souvent composer avec ce qu'on lui donne. Néanmoins, il n'est pas interdit d'anticiper. Je m'en suis étonné assez vite ici même. Une partie de l'adaptation réactive de l'Afghanistan n'était pas visible au Mali, car, m'a-t-on expliqué depuis, les surprotections des blindés se sont usées en Afghanistan, un argument qu'on peut admettre. Et il n'était donc pas possible de toutes les réutiliser au Mali. Elles étaient de toute façon en nombre insuffisant pour les VBCI et AMX10RCR, dont les quantités, dans Serval, étaient deux à trois fois plus importantes qu'en Afghanistan. Doit-on s'en étonner, pour des blindés sensés faire la guerre, certains conflits consomment plus de moyens que d'autres. Mais on ne parle cependant que d'une vingtaine et d'une trentaine de véhicules, donc pas l'opération du siècle non plus.

On aurait pu constituer des stocks de ces fameuses surprotections, car ces deux catégories de blindés ont été fabriquées pour servir, y compris dans une ambiance IED et minée.
Seulement, semble-t-il, cette opération n'était pas dans les tubes. Il aura fallu attendre le déclenchement de Serval pour qu'il y rentrent. Résultat, ce constat piteux : les protections arrivent après la guerre. Les occupants des blindés en question apprécieront.