vendredi 11 janvier 2013

La situation s'emballe au Mali (actualisé)

Plusieurs observateurs occidentaux ont rapporté l'atterrissage de huit avions-cargos militaires, ce matin à Sevaré, au Mali, confirmation, si besoin était, que l'actualité s'emballe au Mali. L'un d'eux serait un avion blanc, peut-être un Transall allemand. Politiquement, à Paris, on en reste sur les déclarations précédentes, en insistant sur le rôle que doit tenir l'ONU, vieille dame qu'il n'est pas toujours facile de réveiller.
Le déploiement de la force européenne commence juste, et elle ne mobilise que 400 militaires européens, dont un peu moins d'un tiers pour la protection. Ce n'est donc pas avec ces capacités qu'on peut stopper une descente des groupes insurgés et terroristes du nord-Mali : ce n'est d'ailleurs pas du tout son mandat.
On évoque des tirs d'aéronefs dans la nuit : le Mali, dont les moyens aériens sont plutôt limités, n'est pas connu pour avoir des aéronefs capables de combattre de nuit.
Par contre, la France dispose dans cette zone de moyens spécialisés, en quantité limitée, mais avec des capacités réelles. Il s'agit des cinq chasseurs de N'Djamena (trois Mirage 2000D et deux Mirage F1CR, soutenus par un tanker), une capacité Harfang à Niamey, et un groupe de forces spéciales complet avec ses aéronefs. Ce dernier, baptisé Sabre, est prioritairement destiné à la récupération des neuf otages, mais il peut aussi être engagé sur des actions directes sur les insurgés maliens. Il a notamment été mobilisé, en 2011, lors des opérations à Abidjan avec trois hélicoptères Cougar, et plusieurs groupes actions fournis par le 1er RPIMa.
Son effectif serait un des plus élevés dans l'histoire du COS.
A ce stade, s'il fallait plus de moyens, notamment conventionnels, il faudrait les prélever au Gabon, où il ne reste plus qu'une seule compagnie du 3e RPIMa (prélevée sur Licorne en remplacement des deux unités de Légion parties pour la RCA) ou entamer les moyens d'Epervier, a priori pas exportables du Tchad. Ou encore faire venir des effectifs de France. C'est le 2e REP qui tient le Guépard, pour quelques jours encore. Il sera ensuite relevé par le 1er RCP.
Le déploiement de moyens français est inéluctable : le reste, c'est de la com' et de la diplomatie.