mercredi 16 janvier 2013

Imbroglio autour d'une audition, une mission d'information lancée

La commission de la défense de l'assemblée nationale va ouvrir une mission d'information sur l'opération Serval. La décision a été prise hier, et n'a pas encore transpiré. Selon nos sources, la propre présidente de la commission, Patricia Adam devrait en prendre la tête, et deux co-auteurs seraient même déjà désignés. Le co-rapporteur PS pourrait être Philippe Nauche et l'UMP, Christophe Guilloteau. Le premier est déjà co-rapporteur d'une mission d'information sur le retrait d'Afghanistan, tandis que le deuxième fait partie de cette même mission, ainsi que de la commission du livre Blanc.
Cette décision intervient dans un contexte un peu complexe. Les députés UMP de l'assemblée ont sorti un communiqué de presse fustigeant le ministre de la défense, qui n'a pas encore été auditionné à la commission de la défense, là où c'était prévu ce mercredi, comme nous l'avions annoncé. Une audition double était prévue par les deux commissions de la défense et des affaires étrangères, et les deux commissions concernées.
Mais c'est au Sénat que le ministre de la défense s'est présenté. L'embarras est assez diffus. Patricia Adam et le ministre se seraient parlés dès vendredi, mais personne ne semble capable de dire, aujourd'hui, pourquoi l'audition prévue -qui devait être ouverte à la presse- ne s'est pas tenue. Le ministère des relations avec le parlement aurait pu couper la poire en deux, et attribuer aux députés le ministre des affaires étrangères à la commission de défense, ce qui fait fulminer les députés UMP.
Qui ont évidemment beau jeu d'exploiter cette situation pour le coup peu raccord avec la gravité de la situation sur le terrain.
Une audition devrait avoir lieu mardi ou mercredi, jour où les députés sont à Paris. Tout comme, normalement, le ministre.
Les tracas des députés sont aussi en quelque sorte ceux de la presse, qui ne peut s'empêcher de comparer le niveau de communication qui avait été celui des opérations en Libye, et celui, encore très minimal, des opérations au Mali. Des envoyés spéciaux, sur place, évoquent des difficultés d'accès à l'armée française, tandis que les rubriquards parisiens, eux, constatent la difficulté à vérifier leurs informations. Le rythme des points presse n'est pas non plus très violent : celui de vendredi a été annulé aujourd'hui sans la moindre explication. Au ministère, plusieurs voix évoquent, de leur côté, le surcroît d'informations délivré par plusieurs média jugés trop dythirambiques. Particulièrement visés, les blogs de journalistes.
Le président lui-même a pourtant dès samedi établi dans ses priorités l'information des Français sur les opérations au Mali.