samedi 26 janvier 2013

Dans la presse déchaînée... (billet d'humeur)

Quelques minutes, je me suis mis dans la peau d'un lecteur de presse ignorant l'existence des blogs spécialisés, et de la presse du même nom, et j'ai investi quelques euros (et quelques clics, car tout cela coûte cher) dans la lecture de la presse généraliste. J'avoue avoir grillé mes premiers euros dans l'Express et sa couve faussement insolente (3,50 EUR).
Romain Rosso, qui a fourni l'essentiel de l'effort amène les lecteurs jusqu'aux rives du CPCO, des soucis de disponibilité, et de... l'âge du capitaine (les 40 ans du tanker, les 35 ans de la Gazelle). C'est une antienne connue, mais je crois aux vertus de Pascal sur l'esprit du contribuable et du citoyen français. Plus loin dans ce même magazine, j'ai découvert que David Abiker s'annonçait officier de réserve. Un journaliste de plus.
Chez Valeurs Actuelles, un autre journaliste (et officier de réserve) a commis un sujet sur la crise malienne. Mais c'est une plume inattendue... Elrick Irastorza, qui vient chatouiller là où ça fait mal. Le mieux c'est de le lire : "Nos faiblesses sont bien connues, notamment en moyens de projection. Ce qui me préoccupe le plus est la protection de nos hommes face à de l’armement d’un calibre très répandu, le 14,5. C’est autre chose que la kalachnikov ! Il est urgent de projeter des engins protégés et équipés au “standard afghan” et surtout de ne pas retarder plus que de raison le remplacement de nos bons vieux VAB."
On peut avoir trouvé bien des défauts à cet ancien CEMAT, mais pas celui de ne pas avoir pris les moyens de la mesure, ou la mesure des moyens. Comme je l'écrivais moi-même jeudi, l'adaptation réactive semble avoir disparu du scope. Il faut espérer, comme semblent le démontrer les programmes relancés (relancés, oui) quelques heures seulement après la mort du CBA Boiteux, qu'il ne faille pas attendre les morts pour prendre les précautions d'équipement qui s'imposent pour la protection élémentaire des militaires français.
Pas de Canard Enchaîné sans la reprographie d'un document estampillé de rouge. Celui de la semaine, en date du 31 octobre détaille quelques moyens aériens mais aussi quelques répliques savoureuses des arcanes parisiennes. Le Canard prête ainsi ce lourd reproche au président :"vous n'êtes pas des experts militaires, vous n'avez pas à donner des détails militaires". Principalement visé, le locataire du quai d'Orsay, qui par deux fois, a donné du travail de rectificatifs à son équipe, en évoquant la collaboration de l'Algérie pour les survols de nos Rafale, et la contribution (payante) de la Russie pour la projection de nos matériels. Dans le premier cas, RFI avait, sans qu'on croit la station, expliqué que ce survol avait en fait... évité l'espace aérien algérien, qui ne voulait pas voir de cocardes le traverser.  Maintenant, on peut le dire, les Rafale étaient à l'ouest.
En voyant cette couve, je suis allé voir sur le site, avant de griller les euros. C'était heureux d'associer le titre du haut, et celui du bas. Rien à voir. Tant pis, ils z'auront pas mes euros !