lundi 10 octobre 2011

Place Vauban...

Les faits : un rapport remis ce soir au ministre de la défense évoque comme choix prioriaitaire la place Vauban (c'est derrière les Invalides...) pour bâtir un monument rappelant le sacrifice des soldats français en opérations extérieures. Le même document date à 1963 le début de ces opérations. Sur la base de cette définition, 616 soldats sont morts depuis cette date, dont 375 bénéficient du titre de "morts pour la France". Le rapport suggère la notion de "morts au service de la France", plus englobante (1), pour figurer sur le monument.
Le ministre a dit qu'il appuierait le choix du lieu, de la date, et qu'il appréciait qu'un monument numérique soit également envisagé, ainsi que la suggestion d'ériger une stèle pour rappeler le prix payé par les blessés (2).
Aucune date précise n'a été donnée, par delà un horizon des 50 ans d'opex (2013).


Mon (modeste) avis : c'est sans doute une erreur de sortir un tel monument des Invalides, alors que déjà plusieurs monuments commémoratifs situés hors de cette enceinte existent dans un anonymat quasi-complet. Aux Invalides, on avait réfléchi a un projet qui me semble cohérent, pour intégrer un tel monument dans la grande Cour, qui présente l'avantage d'être située au coeur d'un monument historique, et d'être un centre commémoratif qui parle aussi bien aux militaires qu'aux touristes. On n'est pas entré ce soir dans un autre débat (à peine plus simple) d'une date unique pour honorer les combattants.


Un précédent :  Devant le chef d'Etat-major de la marine, présent, ce soir, le mindef a rappelé l'initiative (privée) de la pointe Saint-Matthieu, au Conquet, qui recense les noms des marins morts pour la France dans un monument physique, avec un pendant sur internet. On y trouve notamment les noms des quatre commandos marine morts en Afghanistan.


(1) Ainsi, seulement 51 des 76 français morts en Afghanistan bénéficient du titre de "morts pour la France". C'est également le cas de 50 des 116 soldats morts en Bosnie, ou de 11 des 27 morts de Côte d'Ivoire.
(2) je ne sais de quoi c'est symptomatique, mais cela l'est sûrement : la remise de ce rapport n'a attiré que quatre journalistes.