jeudi 27 octobre 2011

A400M : ministre et CEMAA remettent une couche

La répétition étant un constituant essentiel de la pédagogie, plusieurs responsables du ministère ont suivi les propos du DGA visant des dificultés sur le moteur de l'A400M, et l'impossibilité de trouver un accord sur le soutien initial. Ce blog avait révélé les propos initiaux du DGA, avant, ce qui est la règle, qu'ils ne soient très euphémisés dans le compte-rendu analytique.
Mais le même compte-rendu analytique laisse apparaître des difficultés analogues, quand on lit l'intervention du CEMAA (1) devant les députés, ou bien mieux encore, celle du ministre devant les sénateurs : "Le projet A 400M demeure, à ce jour, confronté à deux difficultés. La première est en voie de résolution et concerne le moteur, du fait de la très grande vitesse de rotation des turbines de l'A400M, entre autres, grâce auxquelles cet appareil s'annonce comme un véritable bijou capable de performances encore jamais vues. La seconde difficulté concerne la négociation du contrat de soutien pour lesquels les prix envisagés par les industriels ne sont absolument pas raisonnables. Je voudrai leur redire que le fait d'être un industriel français ne justifie nullement de pouvoir prendre le ministère de la Défense pour une vache à lait. A ceci s'ajoute le fait qu'ils devraient faire preuve de davantage de vigilance quant au respect du calendrier, la France étant directement concernée par cette question puisque nous sommes le premier pays livré en A400 M, en 2013".
Il est assez rare que l'on trouve des propos aussi lourds de reproches dans une enceinte comme le Sénat. Ne parlons même pas de l'emploi du terme "vache à lait", qui n'est donc plus, comme certains pouvaient l'imaginer, une invention de journalistes. 


(1) dans cette même audition, le patron des aviateurs rappelle également que son armée a économisé 300 MEUR dans les frais salariaux de 2008 à 2010, et que les prévisions, sur 2011, ont été respectées à 0,5% près.