lundi 25 mai 2009

Le calendrier afghan

Paradoxe : alors qu'ils font désormais partie intégrante du ministère de l'Intérieur, les gendarmes français se déploient dans un environnement de guerre que seuls leurs aînés avaient rencontré, jusqu'alors, au Liban, dans les années 80 (1).
Les 150 gendarmes français qui doivent arriver en Afghanistan le feront en plusieurs vagues, dit le DGGN ce matin dans la Figaro (www.lefigaro.fr), confirmant les informations parues sur ce blog vendredi. Un premier carré de trente gendarmes sera opérationnel à l'été à Kaboul dans une école formant à l'ordre public. A l'automne, 120 autres militaires les suivront pour être déployés "dans les provinces" comme le dit le général Gilles, pour "placer les commissariats locaux sous une sorte de tutorat". C'est donc bien le pendant "police" des OMLT militaires, comme nous titrions notre post, la semaine dernière. Au total, cette force de l'UE comprendrait 400 à 500 personnels, prenant la relève de l'Allemagne, qui assurait jusqu'à maintenant la formation de la police afghane (ANP). La mission serait assurée par la force de gendarmerie européenne (FGE).
Leur mission n'est pas précisément plus définie : la question lancinante de la lutte contre la production et le trafic de drogue -qui financent les insurgés- n'est pas mise en avant pour l'instant tout du moins. Les gendarmes opèreront en premier rideau, avec les Afghans, mais seulement pour tutorer.
Le DGGN exclut que ses gendarmes soient déployés hors de zone couvertes par les troupes françaises. Leur zone d'opération sera donc limité à la Kapisa et à la Surobi, confirmant par ailleurs que c'est bien dans cette zone que la France veut faire porter ses efforts à partir de l'été.
Les gendarmes sélectionnés recevront une formation de six semaines, soit un concentré de ce que leurs collègues de l'armée de Terre reçoivent : dix semaines au minimum, étalés sur une période de six mois, en moyenne.
Ils recevront aussi des véhicules blindés, et du petit équpipement, dont nos évoquions déjà le détail, récemment : des gilets pare-balles, de l'optronique et une poignée pour leur Famas, ainsi que des véhicules. Le type retenu n'a pas encore été dévoilé, mais le PVP (petit véhicule protégé) doit être déployé à cette époque en Afghanistan, dans une version au blindage renforcé. Le PVP a déjà été déployé en Georgie sous les couleurs gendarmiques, à l'automne 2008.
170 gendarmes sont actuellement déployés au Kosovo, rappelle par ailleurs le DGGN. Si l'on en croit l'audition du DGPN, Frédéric Péchenard, la gendarmerie va aussi contribuer à la mise en place d'une force d'intervention dans ce pays.

Nos photos : le général Gilles, DGGN, et ses deux ministres de turelle, en 2008. En bas, l'écusson de la force européenne de gendarmerie (FGE), créée en 2004 par MAM. Son QG est à Vincenza (Italie).

(1) A ceux qui m'objecteraient que le pont de Mitrovica (Kosovo) ou Abidjan ne sont pas de tout repos non plus -ce qui est vrai, de nombreux gendarmes y ont été sérieusement blessés- je repondrai seulement qu'ne Afghanistan, les AK-47, les RPG et les IED ne se retrouvent pas dans les mains des opposants locaux...

Pour revenir à la source :
http://lemamouth.blogspot.com/2009/05/quatre-omlt-gendarmerie.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/05/tora-tora-tora.html